Le cabinet est fermé en ce jour. Pourquoi ? Parce qu'il y a une réunion de sorcière et qu'on m'y a convié. C'est Raven qui vient me réveiller avec ses croassements, à force je m'y suis faite. Je sors alors du lit pour me retrouver dans la salle de bain privative.
Je prends mon temps comme tous les matins, au pire j'arriverai en retard même si je n'aime pas ça mais, pour être honnête, dans cette réunion je crois que je vais perdre du temps plus qu'autre chose. Je finis de penser à ça en sortant de ma douche où la pièce est remplie d'un épais nuage de brume. On pourrait croire que je suis une sorcière de feu mais non, je suis bien une sorcière psychique, j'aime juste la chaleur.
Je retourne dans la chambre après m'être maquillée et choisi mes vêtements. Avec le froid de dehors j'opte pour un pantalon de tailleur d'hiver et un pull noire à col roulé. Je descends et mange vite fait avec mon Grand corbeau qui a repris sa place préférée sur mon épaule. Je mets ensuite mes chaussures et prends un parapluie au cas où. Le temps est à la pluie.
Je marche jusqu'à l'arrêt de bus qui, à cette heure ci est bondé, impossible de voir si le mignon inconnu que j'ai dans le collimateur est là. Je m'agrippe à une barre et attends avec impatience que le bus arrive à destination. Avec ce monde le trajet me paraît long, terriblement long. Mais enfin nous arrivons Raven et moi.
Je pénètre dans le lieu de rendez vous et vois quelques sorcières, très peu de sorciers, nous devons être une quinzaine, je perds mon temps me dis-je. C'est alors que mon œil est attiré par quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Le bel inconnu qui prend le bus avec moi tout les jours. Si je m'attendais à ce qu'il soit un sorcier ? Pas du tout. Je me mets à quelques mètres de lui mais rien, il ne vient pas me parler. Je soupire, j'irai le voir en personne après la réunion. Si je n'oublie pas...
La réunion commence enfin après plusieurs minutes d'attente, je caresse Raven qui se voulait impatient, je sais très bien qu'il aurait voulu que nous soyons au bureau en train de bosser sur nos dossiers en cours. Mais une réunion est une réunion.
Bien évidemment nous allons encore entendre des sorcières se plaindre des psychiques et des physiques. Ça m'ennuie et m'énerve, on ne choisi pas son élément et si je m'écoutais, je ferai un exemple de l'un de mes pouvoirs sur certaines, histoire qu'elles soient un peu plus calmes après y avoir goûté mais non, je ne le ferai pas. Je reste calme et de marbre.
This heart of mine is just some broke machine And when it gets a-goin', and it often gets goin' It starts blowin' steam
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FT CLÉMATITE
Mince, elle te regarde encore, n’est-ce pas ? Sensation désagréable dans la nuque, comme si on creusait des trous à l’intérieur. Il te suffit de te retourner le temps d’une seconde pour confirmer que oui, elle te fixe encore. Depuis combien de temps ce petit jeu dure-t-il ? Tu n’en as franchement aucune idée ; tu ne te souviens plus du moment où tu as remarqué cette femme qui ne cesse de t’observer dans le bus qui te rentre de l’université, mais tu es sûr d’une chose : elle est toujours là, et elle te regarde à chaque fois. Peut-être que ça dure depuis bien plus longtemps que tu ne le penses, en comptant le temps que tu as mis à t’en rendre compte ; peut-être que depuis le jour où tu as déménagé et repris les études, elle a commencé à te zieuter. Et tu te demandes vraiment pourquoi est-ce qu’elle te regarde ainsi. Tu as quelque chose sur le visage ? Ce même visage est sujet à des moqueries (et cette femme envoie des messages à ses copines en leur racontant à quel point tu es disgracieux) ? Elle est juste perdue dans ses pensées et elle ne fait pas attention à ce qu’elle regarde (oui, enfin, ça fait des mois qu’elle te fixe, alors ce n’est pas probable) ? Ou alors, c’est une nécromancienne qui est en train de se dire que ton crâne ferait un beau vase ? Cette dernière proposition t’envoie un frisson dans le dos alors que tu te penches pour demander l’arrêt.
Tu ne t’es jamais senti aussi mal à l’aise que lorsqu’on ne cesse de te regarder. Et les retours en bus, avec cette femme, sont franchement fatigants. Tu as l’impression que chacune de tes actions sont épiées et tu n’apprécies pas ça. Mais tu ne cesses de te demander ce qu’il puisse y avoir de si intéressant chez toi pour attirer un regard aussi insistant d’une femme que tu ne connais absolument pas.
Parfois, ça t’empêche de dormir.
*
Aujourd’hui, réunion de sorcières ! Depuis toujours, tu as l’impression de t’incruster dans ces réunions – comme si tu n’avais pas le droit d’être là. Avec ta mère, c’était plus simple ; mais maintenant que tu es seul, tu t’y rends rarement (non seulement pour ces raisons mais également pour rester un peu mieux caché). Mais parfois, tu ne peux les éviter – tout comme aujourd’hui. Ta dernière réunion remonte à un peu trop longtemps et tu es censé montrer ta petit tête pour prouver que tu es toujours vivant et bien inutile. Après avoir sorti un vieux manteau que tu ne mets plus depuis un moment (on sait jamais, si quelqu’un te reconnaît dans la rue avec tes habits normaux alors que tu sors de la réunion !), un peu trop grand pour toi, et quelques habits… « classes » ; tu étais enfin sorti de ton petit appartement après moult hésitations. Après tout, personne ne te force à y aller… mais c’est ton devoir, n’est-ce pas ?
Une fois sur place (après avoir marché une bonne demie-heure sous la pluie), tu es rapidement accueilli par une certaine surprise à laquelle tu ne t’attendais pas (le but d’une surprise, quoi…) : cette femme qui ne cesse jamais de t’observer dans le bus se trouve, elle aussi, à la réunion. Elle est donc une sorcière… (tu te rends compte avec horreur que ta théorie sur la nécromancienne-qui-souhaite-faire-un-vase-de-ton-crâne peut s’avérer réelle !) Tu ne sais pas vraiment quoi penser de la situation – au final, est-ce que ça change réellement quelque chose ? –, alors tu te contentes de t’asseoir en retirant ton grand manteau, attendant impatiemment que la réunion commence juste dans le but que celle-ci termine le plus tôt possible. La femme, elle, s’assied à trois chaises de toi et elle recommence à t’envoyer des nouveaux coup d’œil. Mais qu’est-ce qu’elle a, sérieusement… ? Tu en aurais presque envie de pleurer. Il n’y a vraiment personne dans cette ville qui va te foutre la paix !
(Tu te tords sur ton siège afin de faire passer ton malaise, lançant de nombreux regard à ta montre tout en écoutant la réunion d’une oreille distraite.)
*
Enfin dehors ! La pluie se fait plus violente qu’à l’aller et tu décides finalement de prendre le bus – pas que marcher sous la pluie te dérange (au contraire !), mais cette réunion s’est faite un peu plus éreintante que prévue. Rabattant ta capuche et enfonçant tes mains dans tes poches, tu te rends vers l’arrêt le plus proche en espérant qu’un bus passe par ici dans peu de temps. Tu te retrouves sous le panneau en moins de temps que tu ne le pensais et il ne te reste plus qu’à attendre, tranquillement.
Le son de la pluie qui tombe sur le trottoir a un effet apaisant. L’odeur du bitume mouillé également. La moitié de ta vision est cachée par ta capuche qui est bien trop grande…
Je suis bien consciente que le regarder ainsi n'est peut être pas la meilleure des choses. Je détourne donc le regard, qui c'est, il faut bien l'avouer c'est perdue à le contempler. Il est mignon cet inconnu, et je l'inviterai bien à boire un verre avec lui. Peut-être pourrai-je lui demander après la réunion ? S'il ne part pas trop vite, en effet il a l'air très timide, ou bien est-ce juste parce que je le regarde trop ?
Clématite ressaisie-toi ! Je laisse mon regard vagabondé sur les autres sorciers et sorcières. Cette réunion m'ennuie au plus au point. Faire attention aux chasseurs ? Bien sûr ! Comme si nous ne le savions pas ! Quelles paroles stupides et dénuées de sens. M'enfin... Je reste tout de même, entendant néanmoins le tonnerre gronder au dehors de la salle. J'ai bien fait de prendre mon parapluie et puis, j'avais bien vu que l'inconnu était trempé en rentrant.
Assise dans mon siège j'ai mon coude sur l'accoudoir et le menton sur la paume de ma main. Je me fais royalement chier il faut bien l'avouer mais pourtant je reste. Ça la fout mal si je pars en pleine réunion mais... Il y en a bien qui tapent la causette... Rhaaaa ça m'énerve !
Ce qu'il y a, néanmoins, de bien dans ce genre de réunion c'est que tout le monde s'amuse à se vanter pour se dire « ouais moi je suis le plus fort ». personnellement je préfère faire des origammis, bien plus productif et inventif. Pour aujourd'hui ce sera une grue du Japon. J'aimerai tellement en voir une. C'est un animal majestueux.
J'ai tellement envie que cette réunion se finisse au plus vite. Ooh je peux très bien rester là à regarder l’inconnu mais j'ai comme l'impression que ça le mettra encore plus mal à l'aise, déjà qu'il les là dans son siège à bouger sans cesse. Est-il si timide au point d’être nerveux lorsqu'on le regarde ? Pourtant il n'a rien de vilain sur son visage.
Enfin que après un dernier coup d’œil je retourne face à mon origami si précieux. Pourquoi ne pas lui offrir après tout ? Peut être trouve-t-il que je suis trop intrusive mais... Je suis juste extravertie. A un grand point oui mais seulement ça.
Je soupir ensuite à l'entente d'une sorcière. Pour elle le s psychique sont top dangereux. Mais, ma biche, tous les éléments sont dangereux ! Enfin bref je m'énerve sur mon second origami que je foire, naturellement. J'ai bien de la chance que cette mascarade soit finie... Je remets ma veste et Raven se remet sur mon épaule. Je suis fière de lui , il n'a pas osé essayer de manger l'un des chats des sorcières. Pourquoi toujours des chats au fait ? Enfin bref ! Je sors et voit le rideau de pluie qui se déverse au dessus de ma tête. J'ouvre mon parapluie et vais vers l'arrêt de bus.
De loin je vois sa silhouette. Il doit être glacé et trempé. Mais je vais au moins le protéger et enfin lui parler. Je m'avance doucement vers l'arrêt de bus et me mets de façon à ce qu'il soit protégé de la pluie.
« Désolée de vous regarder si souvent en fait » Première fois que je rougis et détourne le regard. « Vous me plaisez assez et j'aime beaucoup voir votre visage... » Je me ressaisi et le regarde en souriant. « Tenez c'est une grue du Japon en origami... Je m'ennuyais tellement à la réunion que voilà...Dites... Ça vous dirait de boire un verre ? Une fois que vous serez réchauffé ? »
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FT CLÉMATITE
La tranquillité de la rue est rapidement troublée par une nouvelle venue. Tu sursautes plus que tu ne l’aurais souhaité – tu n’as pas vu la femme arriver, à cause de ta capuche qui te prive de ta vision panoramique, et ses pas se confondaient avec les gouttes de pluie qui s’écrasaient au sol. Tu n’as pas le temps de te remettre de ta surprise et de remarquer le parapluie qui t’empêchera sans doute de rentrer trempé jusqu’au os (mais comment dire que ça ne te dérange pas tant que ça… ? Et puis, un claquement de doigt et tu seras aussi sec que si tu n’étais jamais sorti) ; ses mots en rajoutent une couche et tu te retrouves à bafouiller, joue rapidement rouges, sentant la gêne te comprimer la poitrine. Bon. Peut-être qu’elle ne fera pas de ton crâne un vase, finalement ! (Et, comme toujours, dès qu’on te fait un compliment, tu te demandes si ce n’est pas un mensonge déguisé pour obtenir quelque chose de toi. Mais qu’est-ce que l’inconnue du bus voudrait de toi ?)
« Euh… m… merci » (un merci pour le parapluie, pour le compliment et la grue en papier. Ah, elle est trempée, le papier risque de se déchirer si tu le mets dans ta poche et tu ne peux pas le sécher à travers tes gants… Mais si tu les enlèves, elle risque de voir.)
Mince. Non seulement elle t’avoue en dix secondes que tu lui plais (c’est si difficile à croire ?), mais en plus, elle veut boire un coup avec toi. Est-ce qu’elle te drague ? Est-ce qu’elle est en train de te proposer un rendez-vous galant ? Mais tu ne la connais même pas ! Pour toi, elle n’est que la femme qui ne cesse de te regarder dans le bus, as-tu vraiment le droit d’accepter ? Et puis, tu veux juste te mettre au lit pour le restant de l’après-midi… Après-midi qui vient de prendre un tournant assez inattendu. Une seconde, tu te détends grâce au son de la pluie ; et la seconde d’après, l’inconnue qui te stalke dans le bus t’offre un origami en t’avouant qu’elle te trouve craquant (tu cherches toujours après le mensonge dans ses paroles, d’ailleurs…). Et toi, comment tu es censé réagir à ça ? Depuis quand t’a-t-on fait un compliment ? (Mais tu sens bien la chaleur de ton visage face à la fraîcheur de l’extérieur. Tu n’oses même pas la regarder dans les yeux.)
« Ah, euh… aujourd’hui ? Je ne sais pas si j’aurai le temps… j’ai des choses à faire » telles que : jouer avec Soleil et dormir. Et aussi tes devoirs pour le lendemain, tu les avais presque oubliés ! « Une autre fois, peut-être ? Vous me prenez un peu de court… »
(Comme ça, tu auras tout ton temps pour stresser sur ce potentiel rencart ! N’est-ce pas merveilleux ?) Mais elle ne connaît rien de toi… pourquoi vouloir se rapprocher de toi juste parce qu’elle te trouve à son goût ? Et si tu étais un tueur en série ? Ou un chasseur infiltré ? Bon, tu n’es rien de tout cela – mais elle aurait très bien pu trouver l’une de ses personnes jolies, elles aussi ! (Tu te demandes vaguement quel est son élément… tu espères qu’elle n’est pas nécromancienne – l’idée qu’elle convoite ton crâne ne veut définitivement pas quitter ton esprit.)
« Comment vous vous appelez ? Je pense qu’on devrait déjà commencer par là… » et éviter de griller des étapes en allant directement à un rendez-vous. Mais n’est-ce pas ainsi qu’on peut se parler de soi d’une meilleure façon qu’au pied d’un arrêt de bus ? « Je m’appelle David… David Ainsworth. »
(Tu devrais être assez loin de ton village de naissance pour que le nom Ainsworth soit reconnu des petits potins. Tant mieux, tu n’apprécies pas qu’on te connaisse en tant que le « fils de la sorcière assassinée ». Et puis, ça commence à remonter à quelques années… Et pourtant, toi, tu es toujours bloqué. Mais ce n’est pas le moment d’y penser, David !)
« C’est vraiment vous qui l’avez fait ? » reprends-tu en désignant la grue. « C’est dommage qu’elle ait pris l’eau… je la sécherai, une fois chez moi » et seul, afin de pouvoir retirer tes gants loin des regards indiscrets.
Franchement, tu te demandes vraiment ce qu’elle te trouve.
Des cours ? Alors il est étudiant ? Bon c'est vrai qu'au vu de son visage il fait jeune. Pas comme un ado bien sûr ! Cependant je ne peux m'empêcher de faire la moue suite à sa réponse puis je souris malgré tout.
Mais il a l'air vraiment timide et je ne peux que m'en mordre les doigts d'y avoir été aussi franchement mais bon... Ça se saurait si j'étais délicate dans mes paroles enfin, je veux dire, je ne vais pas changer pour les autres non plus. Même pour une personne qui me plaît...
Ça passe ou ça casse et là j'ai la terrible impression que ça va casser. Je soupire doucement en essayant de faire le moins de bruit possible. Et je vois ma grue dans sa main gantée. Elle n'est plus aussi belle qu'à l'intérieur la pauvre mais il l'a accepté tout de même donc ça me rend heureuse.
« Comment vous vous appelez ? Je pense qu’on devrait déjà commencer par là… »
Je sors de mes pensées aussi vite que j'y suis allée m'y perdre. Quel idiote ! Draguer quelqu'un sans se présenter c'est un tantinet malpoli et d'habitude je suis polie je vous l'assure ! Je me mords la langue alors qu'il se présente. L'inconnu n'en est plus vraiment un étant donné qu'à présent je connais son prénom : David. C'est joli...
« Excusez moi, j'ai été impolie ! Je m'appelle Clématite, Clématite Draven. C'est un peu bizarre comme prénom ! » Je rigole légèrement et le regarde comme je peux avant qu'il ne me pose une question.
« C’est vraiment vous qui l’avez fait ? »
Mon sourire se fait plus radieux encore, j'adore faire des origamis et je m'y connais assez bien sur le sujet. J'ai des bouquins entiers sur ce sujet dans une des bibliothèque du manoir de chez moi. J'incline la tête sur le côté et me montre du doigt.
« Oui ! Vous aimez ? »
J'attends sa réponse avec impatience même si j'ai une petite idée sur la réponse. S'il la garde c'est qu'il doit l'aimer non ? À moins que... Qu'il ne soit trop timide pour avouer qu'elle est moche et qu'il la jettera une fois chez lui ? Qu'en sais-je après tout ? Je ne le connais que très peu ou pour dire pas du tout, il faut bien l'avouer...
« Je suis curieuse... Dites.. Quelles études faites vous ? »
Décidément Clématite ! Pourquoi tu tombes sous le charme de personnes timides à chaque fois ?! Mais, d'un côté ça me pulse, enfin je veux dire, ça me booste, j'aime avoir du défi dans ma vie ! Comme faire des études de droit. C'est dur le droit mais j'ai trimé et j'ai réussi. Devenir avocate, avoir en main ce diplôme m'a montré que je peux me surpasser. Alors autant essayer de se surpasser à chaque moment.
Je vais donc tout faire pour qu'il tombe sous mon charme. Je ne peux pas me vanter d'être belle mais je ne suis pas moche à regarder non plus. Enfin... Je crois ? Quoi qu'il en soit je veux vraiment boire un verre avec lui pour apprendre à le connaître.
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FT CLÉMATITE
Clématite… Elle n’a pas totalement tort, c’est un prénom un peu… étrange, même si ce n’est pas ainsi que tu l’aurais dit. Contrairement au tient qui est tout à fait banal. Tout comme toi en fait – ce prénom te sied à merveille et tu es si normal que tu te demandes à nouveau ce que cette femme peut te trouver. Soit, tu es… mignon (et encore, cela te semble toujours autant inconcevable), mais quoi d’autre ? Tu n’as rien de particulier, tu n’es pas intelligent ni drôle ni charismatique… Et puis, elle ne connaît rien de toi. Comment peut-elle te trouver craquant tout en ne connaissant rien de toi ? C’est idiot, non ? (Et pourquoi est-ce que tu te retournes autant la tête rien que pour un compliment ?)
« Oh, non, ce n’est pas bizarre… » (tu as vu des prénoms plus bizarres que ça !) « Le mot « bizarre » est négatif, mais votre prénom n’est pas moche, loin de là. Il est plutôt… peu commun. C’est un nom de fleur, c’est ça ? C’est vrai qu’en général… ce n’est pas ce nom de fleur qu’on donne à un enfant. »
Tu ferais mieux de t’arrêter avant de t’enfoncer de trop, sortir la chose qu’il ne faut pas et la vexer. Parce que, malgré tout, tu sembles fort au jeu de « vexer mes interlocuteurs sans faire exprès » !
« Elle est jolie… elle le sera sans doute encore plus une fois séchée » tu lui souris. Toi, tu es incapable de faire de l’origami, peu importe à quel point tu essaies. Ce n’est juste pas pour toi…
Et puis, ton cœur tressaute un instant. Attend, quoi ? Tes yeux se lèvent vers Clématite alors que tu tentes de te souvenir de tes paroles précédentes. Non, tu en es sûr ; tu ne lui as jamais dit que tu es étudiant. Alors, comment le sait-elle ? Un petit coup de panique te retourne l’estomac l’espace d’un instant, alors que la solution la plus simple s’offre à toi : c’est une sorcière psychique qui lit dans les pensées. Ah, c’est tout à fait possible, tu en as déjà rencontrée une (qui ne semble plus vouloir te lâcher, d’ailleurs). Cependant, tu n’apprécies pas vraiment qu’on écoute tes petites pensées sans le savoir. Et ça, tu prends la peine de le dire haut et fort dans ta tête, pour être sûr qu’elle le comprenne si elle est, effectivement, ce genre de sorcière.
Ou alors, elle a juste eu un coup de chance. Et étant donné que ta petite taille et ton visage dépourvu de pilosité renforce ta jeunesse, elle s’est juste dit que tu étais trop jeune pour travailler. Décidément, tu pars au quart de tour, toi. Tu sais que cela pourrait te porter préjudice, plus tard ?
« Je viens de reprendre des études de langue… » (mais pourquoi souhaite-t-elle en savoir autant sur toi ? Elle n’a toujours pas remarqué qu’il n’y a rien d’intéressant à savoir sur toi ? Elle perd son temps…) « Et… et vous ? Vous êtes toujours étudiante ? »
(Pour dire de savoir quelle filière tu vas devoir éviter !) Et puis, comme si tu n’arrivais plus à supporter un certain malaise (ou plutôt mettre les choses au clair et poser les barrières), tu reprends :
« Vous savez… j’avais remarqué que vous me regardiez dans le bus » le regard qui part vers la droite, ta main libre qui se serre et se desserre. « En toute honnêteté… ça me gênait un peu et je me demandais vraiment ce que j’avais de si spécial pour attirer votre regard. Je… à un moment, je me suis même demandé si vous n’étiez pas un chasseur ou… quelqu’un qui voudrait ma peau. Enfin, c’était un peu idiot… »
Sur ces mots, une petite moue honteuse s’affiche sur ton visage alors que tu baisses les yeux. Eh bien voilà. Tu passes encore pour un imbécile ! Et c’est la faute à qui, ça ? Et après tu te demandes pourquoi personne ne veut discuter avec toi.
Je ne sais pas quoi dire à son compliment sur mon origami, ça me fait plaisir voilà tout. Je n'irai pas jusqu'à rougir car c'est rarement dans ma nature mais ça me fait extrêmement plaisir et un grand sourire étire mes lèvres.
Il répond ensuite à ma question : quelles études fait-il. Je sais très bien qu'il ne m'a pas dit qu'il en fait mais ça se voit à son visage... Après peut être que je me trompe ? Dans tous les cas je le saurai bien vite, enfin... S'il ne décide pas de partir en courant ? Mais bon dans tous les cas j'aurai tester. Il vos mieux des remords que des regrets parait-il. Alors soit...
« Je viens de reprendre des études de langue… »
Oh intéressant. Oui, ça doit être vraiment intéressant ! Je me demande alors quelles langues peut-il bien pratiquer ? Et combien ? Je vais pour lui poser la question mais il enchaîne toujours. Je souris et ris doucement sans me moquer pour autant, ça s'entend à ma façon de rire d'ailleurs.
« Oh non je ne fais plus d'études depuis quelques années déjà. J'ai ouvert mon cabinet, je suis avocate... Vous apprenez quelles langues ? Toujours si ça n'est pas indiscret, je suis désolée de vous poser autant de questions... »
« Vous savez… j’avais remarqué que vous me regardiez dans le bus. En toute honnêteté… ça me gênait un peu et je me demandais vraiment ce que j’avais de si spécial pour attirer votre regard. Je… à un moment, je me suis même demandé si vous n’étiez pas un chasseur ou… quelqu’un qui voudrait ma peau. Enfin, c’était un peu idiot… »
Il affiche une moue un peu spéciale et je commence à m'en vouloir de l'avoir fixé si longtemps, tous les jours où je le voyais... Mais il est vraiment mignon. Bien qu'il soit plus jeune que moi...Enfin, c'est ce que j'en déduis m'enfin... Je me mords la lèvre inférieure. C'est sûr que lui ne me trouve pas à son goût ! J'aurais VRAIMENT tenté. Je ne suis plus à un râteau près, si ? Je me décide à reprendre la parole.
« Je suis vraiment désolée de vous avoir incommodé de la sorte... Ce n'est pas dans mes habitudes. Habituellement je suis... Plus discrète ? C'est juste que je trouve vos yeux beaux et ils s'accordent très bien avec votre visage... Désolée ! »
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Mar 26 Fév - 8:34
