Mary Staincrown était une sorcière sans grande histoire. Issue d'une lignée ancienne, mais faible, de sorcières, la magie était à peine présente en elle, tout juste pouvait-elle faire se mouvoir l'eau d'une flaque (et s'en servir pour noyer un de ses ex particulièrement abusif), et donc... rien de bien spécial pour la jeune sorcière anglaise, qui décida du jour au lendemain dans sa tendre jeunesse de faire ses valises et le tour du monde (et des conquêtes d'un soir ou plus), gagnant de l'argent à la sauvette en disant la bonne aventure avec un jeu de tarot piqué à sa mère. Mary était... libertine, c'est le moins qu'on puisse dire, et à une époque où la contraception était encore une idée un peu obscure et peu approuvée malgré ses bienfaits (et ne parlons pas de l'avortement !), quelle ne fut pas surprise quand, un beau jour, elle se rendait compte que Takahiro, son copain du moment alors qu'elle faisait escale au pays du soleil levant lui avait fichu un pain dans le four ! Enfin, deux pour être précis, et le sorcier d'air (oui oui, même si elle ne savait pas, pas plus que lui ne savait pas que sa compagne de lit était de la communauté magique...), bon joueur, accepta pleinement la responsabilité qui venait avec le fait de ficher une étrangère enceinte, et reconnu malgré tout les enfants. C'est ainsi que naquirent Dolly Koteiko et Alpha Shishiko Ozawa, un garçon et une fille, faux jumeaux aux oppositions aussi explosives qu'ils étaient attachés l'un à l'autre.

Les deux parents se rendirent assez vite compte que l'autre était doué magiquement quand, de concert, ils s'émerveillèrent de voir leur enfant déplacer un verre d'eau (ou plutôt l'eau qu'il contenait) par la simple force de son esprit du haut de sa première année, et les deux années qui suivirent se firent dans une entente relativement cordiale, bien que l'un comme l'autre n'ait jamais vraiment envisagé l'idée du mariage. Puis Takahiro se fit capturer et zigouiller par des chasseurs particulièrement zélés, et le familier de ce dernier, un beau serpent blanc, fit évacuer le reste de la famille avant qu'ils ne subissent le même sort. Si la petite fille d'alors n'a que peu de souvenirs de son père, c'est ce qui suivit qui la marqua : une vie de voyages, sans réelles attaches, et c'est peut être précisément de là que vient son attitude détachée vis à vis du monde.

Le petit train continua ainsi quelques années, jusqu'aux huit ans des jumeaux, et une nouvelle grossesse pour la mère, qui se résigna alors à rentrer chez ses parents, avec qui elle était malgré tout restée en contact, puisqu'elle ne connaissait pas le padre, cette fois. L'enfance de Dolly dans le domaine familial fut assez peu riche en évènements, si on oubliait le fait que, déjà, elle se montrait bien plus puissante magiquement que plusieurs générations de Staincrown réunies, et son pouvoir fut soigneusement cultivé, avec cependant un mot d'ordre "On ne t'apprend pas à dominer, mais à savoir quoi faire. Ce que tu feras ensuite, à toi de le décider."

... Ah, et en plus de la petite soeur née dans la maison de ses grands parents, la famille s'encombra de cinq enfants supplémentaires, faisant de la plus âgée des jumeaux aînés la tête et seconde mère d'une fratrie de huit, en particulier quand la mama, toujours pas au fait des bienfaits de la contraception malgré leur plus grande acceptation populaire, fini par mourrir d'une maladie vénérienne que, fort heureusement, elle ne transmit à personne de sa descendance. Et le flegme et manque de préoccupations légendaire de la mère, les parents l'avaient aussi très visiblement, faisant de la grande soeur la mère de facto des plus petits. Pas que Dolly en ait jamais voulu à sa mère malgré tout, cependant, au contraire.

Elle était assez âgée pour comprendre et partager la philosophie de sa défunte figure maternelle, et dès que le plus jeune des marmots fut en âge de se gérer seul... elle décida de faire comme sa génitrice avant elle et laissez le vent tendre ses voiles. Tout comme elle autrefois, elle fit le tour du monde, mais le sien était... bien plus magique.

Conséquence logique d'une éducation magique complète mais très flegmatique, la puissance sorcière (qui n'ayant que sa propre famille comme mètre mesureur ne le réalisait pas), passa le clair de ses voyages à étudier potions, traditions et sortilèges du monde des sorciers à travers le monde, lui valant parfois le surnom de parvenue, souvent celui d'érudite, aux connaissances théoriques vastes, bien qu'elle n'ait jamais essayé de les mettre en pratique : ce qui l'intéressait c'était la connaissance pour la connaissance, pas la connaissance pour le pouvoir. C'était sans doute pour ça qu'on fut très surpris, lorsqu'il fut question de choisir les grandes sorcières une nouvelle fois.

La grande sorcière de l'eau de l'époque, une femme sure d'elle et arrogante, voyait la voyageuse comme une menace très sérieuse, du fait de la puissance qu'elle avait cultivé sans réaliser sa pleine étendue, et, manipulatrice et perfide au possible, avait fouillé les passés de chaque potentielle concurrente pour les dissuader psychologiquement de venir menacer son titre avant même qu'elles ne tente de poser un pied sur la scène. ... traiter la mère de Dolly de catin, de salope même pour citer les exacts mots de la femme, fut une grossière erreur. Une erreur qu'elle paya de sa vie, ce jour là.

Dolly ne prenait pas ombrage de la réputation, tantôt bonne tantôt mauvaise qu'elle avait pu finir par se traîner, et quand sa propre personne était concernée, laissait généralement couler, d'autant plus qu'à cela il fallait ajouter un esprit de compétition relativement... inexistant. Mais s'attaquer à ses proches ? C'était là une grave, très grave offense à ses yeux, en particulier s'il était question de sa mère qu'elle respectait autant qu'elle l'adorait. Et si la nouvellement nommée grande sorcière de l'eau l'ignorait jusqu'alors, elle avait le tempérament sadique, cruel même. Tous ceux présents pour la scènes ont, brûlées dans leurs rétines, l'image de Catherine Haumonts ridiculisée dans la maîtrise de son propre élément, avant d'être, lentement, physiquement brisée par la pression générée par des litres d'eau sur chacun des os de son corps, avant d'être laissée là, pantin agonisant, incapable de crier de douleur à cause de ses poumons percés, que nul ne vint aider, sans doute de peur d'être la victime de la nouvelle Grande Sorcière de l'eau. Elle était passée du titre de parvenue à celui de sanglante en l'espace d'une nuit, et elle-même n'en avait cure. Après tout, elle n'avait fait que protéger la mémoire de sa famille, et dans son esprit, il était clair que n'importe qui d'autre aurait sans doute agit ainsi si on avait insulté ce qu'ils avaient de plus précieux.

D'ailleurs, le titre, elle avait mis un point d'honneur à dire qu'elle le concèderai bien volontiers à qui le voulait, mais étrangement, personne ne l'a cru. Du coup, à la prochaine élection, elle prévoit de laisser son titre à quiconque osera la défier pour, enfin, sauf si d'ici là elle a pris goût à la fonction...

Dolly est pour le moins étrange. Dangereuse, instable diront certains, pourtant d'un flegme légendaire, et surtout animée par une soif de savoir intarissable. Et c'est à cause de cette même soif de savoir qu'elle s'est retrouvée enfermée à Danvers d'ailleurs, et maintenant que comme tout le monde, elle y est coincée depuis quelques mois... welp, elle n'a plus qu'à faire au mieux hein ?

... Même si mademoiselle la Grande Sorcière du feu n'allait sans doute aider les affaires de personne avec son annonce publique et télévisée (oh mazette...), Dolly de son côté, malgré tout et le danger ainsi crée, ne peut s'empêcher de s'amuser de la situation, tout en étant parfaitement consciente que sa propre vie n'est qu'un pion parmi tant d'autres sur l'échiquier... vraiment, une étrange femme. Après... eh bien, ce n'est pas qu'elle ai quoi que ce soit contre la jeune tête brûlée après tout, même si, elle s'en doute, de nombreuses vies vont se retrouver être mises en danger, et il faudrait sans doute peut-être organiser les sorcières sur place pour qu'elles s'entraident, tout ça. ... Heh. Pas son problème au fond, même si elle entretien l'idée, elle s'y intéressera quand ce sera nécessaire, pas avant. Pourquoi faire après tout, on y est pas encore !

Domaine ✗ De façon assez intéressante, si Dolly reconnaît un lieu comme étant "chez elle", "sa maison", il devient aussi son domaine. On est loin d'une maîtrise absolue et d'un droit de vie et de mort sur les intrus, mais franchement, c'est déjà pas mal. Peu importe la distance, elle peut savoir quand quelqu'un pénètre en son antre, et si elle ne peut reconnaître cet individu s'il est un inconnu, tout du moins saura-t'elle que cette personne n'a aucunement le droit d'être ici ! Les autres sorcières ressentent également une terrible gène en pénétrant les lieux, si elles ne sont pas reconnues comme étant des amies ou du moins des alliées, leur propre pouvoir va se retrouver être sensiblement ou considérablement affaibli, tout dépend de la puissance d'origine, plus on est puissant, moins on est affecté. Avec de tels avantages, il est évident que Dolly ne peut posséder qu'un seul domaine à la fois.

Concrètement, le Domaine fonctionne en se chargeant graduellement de magie via l'air expiré par les intrus qui y pénètrent, dérobant au passage une quantité de magie, toujours égale, aux intrus magiquement dotés.
Ver Seaulitaire ✗ Le savoir, c'est bien. Avoir un moyen concret d'obtenir les informations, c'est mieux, et c'est exactement ce que le ver seaulitaire fait, comme son nom l'indique... un parasite purement composé d'eau, que Dolly peut cacher dans la boisson d'une ou plusieurs victimes. Si elle a besoin de sacrifier un peu de l'eau de son corps pour générer la créature, cette dernière survit ensuite en drainant celle de son futur hôte, aussi longtemps que sa créatrice juge nécessaire de le garder en vie. Durant ce laps de temps, elle peut alors récupérer toutes les informations visuelles et auditives de la cible, le ver allant se loger dans la tête de cette dernière, qui s'en retrouvera à souffrir un léger mal de crâne tant qu'il reste vivant... en plus d'avoir très soif.
Le Poulpi (je suis un lien image, cliquez moi ! ✗ Alors, à l'origine, la petite pieuvre que Dolly appelle affectueusement Poulpi était apparemment un kraken. Mais genre, un kraken size plus, un bon gros familier comme on en voit dans les légendes et les contes, le genre de truc qu'on utilise masse d'effets spéciaux pour recréer dans les films. Puis, inconsciente, la créature s'est portée volontaire pour une potion des plus expérimentale qui aurait du lui permettre de passer de taille de poche à taille de monstre à volonté. On a eu que la moitié des effets, et faute d'adepte pour aider Dolly a refaire la potion pour créer un antidote, il est coincé comme ça.

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Gnnn, notre première Grande Sorcière ! J'adore le côté complètement je-m'en-foutiste de Dolly, et j'ai donc vraiment hâte de la voir confrontée aux autres :3

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Bon jeu !