15 heures.
Il a les mains moites quand il coupe la belladone et son souffle devant les garçons qui courent. Le jardin des plantes, faculté séculaire d’un Massachusetts encore ferme dans sa religion, baigne dans la poussière du soleil. Pour peu, il embrasserait les feuilles toxiques qu’il caresse. La sueur plaque ses cheveux contre sa nuque, son petit canif pèse lourd dans sa paume. Clyde le range avec son herbier dans son sac à bandoulière. Un ami l’appelle. Il accroche un sourire à sa face d’éphèbe et va le rejoindre.
17 heures.
Ses doigts fins retracent les courbes de la statue. Derrière la soie de son écharpe à paons et son regard d’ambre chaud, le jeune homme murmure sa tendresse à des hommes de marbre. Sous ses mots, un accent britannique le trahit. L’étudiant en médecine n’est pas de Danvers, le musée ne connaît sa séduction que depuis l’an dernier. Il parfait sa rhétorique chez les fantômes.
18 heures.
On a encore renversé le sel. Son colocataire, les sourcils froncés, le lui reproche. Clyde hausse les épaules. Ne veut-il pas le laisser tranquille, aujourd’hui ? Les partiels commencent la semaine prochaine, amener la mauvaise humeur dans la maison ne servirait à rien. D’ailleurs, ce n’est sûrement pas lui, ils sont quatre à vivre ici. Maintenant, s’il veut bien l’excuser, ses cours l’attendent.
20 heures.
Une tape sur l’épaule quand il attire le regard d’une fille. Elle a l’air gentille, avec son nez retroussé, son petit mojito. La soirée commence à peine et, encouragé par ses camarades, le garçon s’assoit à côté. Ses oreilles ouvertes, sa bouille d’ange délie une langue réticente. Il observe son doigt tourner dans le cocktail. L’alcool va-t-il la trahir ?
23 heures.
Sa main passe sous sa chemise. Il n’y a rien. Pas de brûlure, pas de palpitations, pas d’extase. La fille était innocente, elle était pure. Il caresse la fine baguette d’acier dans sa poche de poitrine et commence à douter de l’efficacité du détecteur de magie. Et si elle ne chauffait pas, tout simplement ? On lui a assuré qu’elle s’allumerait au contact d’une sorcière.  
2 heures.
Il n’arrive pas à dormir. Ses doigts crispent les draps. Haletant, il la revoit, il doute, la déshabille mentalement. Son dos se cambre quand il s’imagine lui arracher la peau et la sonder avec une aiguille. Peut-être qu’il s’est trompé. Il voudrait lui reparler et s’en assurer.
8 heures.
C’est dommage, son colocataire est tombé malade. La poudre se dissout dans l’eau et l’animosité de la veille quand il lui apporte un remède. Tendre Clyde, avec ses antidotes et ses connaissances pratiques. On en oublie presque qu’il a noté les effets de la belladone dans son carnet du dollar store.

 Voilà un an et demi que le jeune homme étudie à Danvers. Ses journées, il les passe à jouer au foot, à étudier les plantes et dans les musées à murmurer aux statues. Quand on l’aperçoit, ses doigts fins qui retracent leurs courbes dans l’air et son écharpe de soie à paons, on se dit qu’il apprend à aimer. Pygmalion, peut-être, cet artiste des mots dont le regard bienveillant et les oreilles ouvertes délient les langues réticentes. Soit, il sait séduire.

Tendre et passionné, Clyde est populaire sur le campus. Il est l’ami de tout le monde, mais le proche de personne. Ses traits d’esprit, sa simplicité, son nez droit font oublier qu’il n’a jamais dit d’où il venait. Un accent anglais trahit ses origines, mais quid des parents ? Parfois, il évoque un pensionnat britannique. Clyde vit dans une colocation de subventions qu’il affirme être sa bourse d’études. Ses bons résultats ne vont pas le contredire. C’est un garçon intelligent.

Dans ses carnets du dollar store, il griffonne les causes et les effets du poison. Parfois, les combine. Sous la pointe de son stylo, des hommes fictifs meurent de ses théories, des femmes s’étouffent d’un bouquet de fleurs empoisonnées. De temps en temps, ce sont les chats qui perdent leurs poils et leurs dents près de sa chambre. Rarement, un colocataire trop bruyant rate ses examens du fait de maux de ventre terribles. Clyde, ce sauveur, avec ses antidotes et ses études en médecine, on en excuse ses lubies à garder le sel dans sa chambre, ses nuits blanches.

Les sorcières l'obsèdent, il les considère comme les victimes d'une maladie spirituelle. Les bars qu’il écume, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour, à tâtons, trouver celle qui change l’eau en vin, celle qui allume des flammes par le regard. Puis lui ouvrir le corps.

Ce n’est rien de personnel. Il n'a que de bonnes intentions. Son plus grand rêve serait de trouver un antidote à ces maux de l’esprit, d'injecter dans les bébés une solution permanente pour assainir l’esprit et bannir la magie corrompue. En attendant, il suit de près le Saint-Ordre, espère un jour avoir le droit de piéger une sorcière tout seul et d’observer les effets de ses poisons. Il n'ose pas encore aller plus loin qu'une chasse de félin en secret.

Le garçon est doué une curiosité sans faille. Il faudra savoir le convaincre de canaliser son talent. Pris en charge par un bon chasseur ou séduit par une sorcière d’exception, sa loyauté vacillera certainement.

Ton grain de sel ✗ Ses copains se moquent de lui quand il garde les dosettes à la cantine, quand il trace des cercles dans sa chambre ou sur la table de la cuisine, mais Clyde n'est pas idiot. Il a lu dans les livres que le sel était un ingrédient majeur dans la lutte contre les démons. Bon élève, le garçon en a toujours sur lui  et n'hésitera pas à s'en servir. Prenez garde !  
Le guide du petit chimiste ✗ Belladone, thallium, ciguë et orties n'ont aucun secret pour lui. Avec sa bonne bouille, ses bonnes manières et ses recherches approfondies, le garçon sait accéder aux réserves de poison et faire son pain de n'importe quoi. Gare aux verres qu'il propose, il a la main baladeuse. Toutefois, un peu de jugeote et de science peuvent éviter de malencontreuses mésaventures. Il faudra lui apprendre la discrétion et le raffinement pour ses poisons.
La baguette du sorcier ? ✗ Quelle ironie, quand même, de prêter à un détecteur de magie l'aspect stéréotype du bâton de sorcière ! Clyde y tient, il sait qu'elle se mettra à brûler au contact de la magie, et quand ça arrivera, il séduira la bête et... saura très certainement lui faire mal. Ce n'est juste encore jamais arrivé.

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DU SEL ET DES FLEURS, BORDEL. Je VEUX un rp fighting avec une Sorcière. Je paie en tokens s'il le faut è_é

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