Dans ce monde où la magie se transmet de mère en fille, David se sent presque comme une pièce rapportée.

Fils unique et mari disparu avec la moitié des meubles du jour au lendemain ; sa mère n’ayant jamais voulu retenter l’expérience de l’amour, David s’est retrouvé à être le seul à pouvoir porter son héritage sur ses frêles épaules. (Pas que ça l’ennuie – au contraire, il a toujours admiré la magie de sa mère jusqu’à envier sa possible future petite sœur. Mais finalement, le destin lui a souri, d’une manière assez inattendue, cependant.)
À un âge encore trop jeune pour s’en souvenir, David commence alors à apprendre la magie et tout ce qui l’entoure ; évitant les regards curieux des autres jeunes sorcières qu’il croise parfois.

*

En plus des enchantements et des recettes à base de plantes, sa mère lui apprend la discrétion, l’hostilité de la vie en tant que sorcière, les dangers qui courent sur leur tête depuis qu’une Grande Sorcière a dévoilé leur existence.
David sait être discret. Il l’est depuis toujours ; même à l’école, le nez perdu au milieu de ses bouquins, il adresse rarement la parole à ses camarades de classe. Mutisme qui inquiète assez ses professeurs, évitement qui attise quelques moqueries anodines des enfants. David n’est pas très bon avec les liens sociaux – alors, il n’a pas à s’inquiéter que quelqu’un découvre sa nature et décide de le crier sur tous les toits.

Il n’est proche que de sa douce mère. Il n’a aucun ami à qui parler de ses sortilèges ou faire une démonstration de ses dons.
Mais ça lui va plus que tout. David est mal à l’aise avec les autres.

*

David a toujours aimé les livres.
Assez souvent, ses pieds le mènent dans un autre magasin de meuble, avec les mesures et la couleur en tête et puis sa mère lui paie une nouvelle étagère, tant il a de bouquins mais plus de place où les ranger.

Il s’enferme dans un petit monde, buvant les mots jusqu’à ce que la nuit tombe (et parfois plus tard encore !). David le sait, lorsqu’il quittera le lycée, lorsqu’il aurait la nécessité de faire un choix, lorsqu’il devra trouver quoi faire de sa vie ; son choix se portera sur n’importe quoi en rapport avec les livres.
C’est toujours ce qu’il répète à sa mère lorsqu’elle lui pose la question. C’est toujours ce qu’il écrit sur les feuille de pré-orientation. Pourtant, les professeurs trouvent qu’il gâche son potentiel – ils pensent qu’il pourrait aller plus loin, se jeter à bras ouverts dans des voies technologiques, devenir un ingénieur ou peut-être un cadre. Mais David veut juste une petite vie tranquille ; il ne veut pas d’un métier où il faut courir partout, où les responsabilités s’accumulent, où la faute lui est rejetée dès qu’une erreur arrive.

Lorsqu’il rencontre d’autres sorcières plus âgées que lui, c’est la même chanson. Il gâche son potentiel à force de se cacher et de ne pas sortir de sa zone de confort. On critique les façons de faire de sa mère, on critique sa façon à se recroqueviller sur lui-même. On critique sa façon de penser qu’on lui ment pour lui faire plaisir dès qu’on lui donne ce genre de conseils.
De toute manière, David ne veut pas devenir un grand sorcier. Tant pis s’il gâche son fameux potentiel.

Tant qu’il arrive à voir un sourire sur le visage de sa mère, tant que ses mots rassurants parviennent à ses oreilles, tant qu’elle est sûr que c’est la bonne chose à faire, ça lui va.

*

(Profites-en, David. Ça ne durera plus longtemps.)

*

C’était un jour d’été.
David venait de finir le lycée. Il venait de rentrer dans leur petit appartement, des livres empruntés à la bibliothèque sous le bras. Un odeur dans le couloir d’entrée qu’il n’a pas reconnu, sur le coup.

Et puis, le corps de sa mère, étalée sur le sol, au beau milieu du salon. Ah, ça y est, ça lui revient ; c’était l’odeur du sang… Avant même qu’il ne s’en rende compte, ses genoux claquaient contre le parquet et ses livres était éparpillées sur le sol.
C’est vrai que la porte d’entrée était déverrouillée. David n’y avait pas vraiment prêté attention.

Le chant des oiseaux, derrière la fenêtre grande ouverte, était devenu subitement morbide.

*

C’était l’œuvre d’un chasseur. C’est la conclusion donnée par les sorcières qui étaient venues enquêter – la nouvelle avait fait le tour de la ville. David avait été recueilli dans une bâtisse de sorcière, le temps de s’en remettre assez pour avoir le courage de vivre seul.
Il refuse catégoriquement de remettre un pied dans l’appartement. Impossible. Même pas la peine d’y penser. Et dès que la pensée ose s’immiscer dans son esprit, les cauchemars reviennent aussi forts que jamais pour lui rappeler qu’il ne sera jamais assez fort pour y retourner.
Il est faible. Il gâche tout et il n’est qu’un pauvre petit sorcier qui ne fait rien de sa vie. C’est de sa faute si tout cela est arrivé, n’est-ce pas ? C’est parce qu’il n’a pas été assez discret et qu’un chasseur a appris qu’une sorcière vivait ici ?

La peine se transforme en rage. Rage envers le monde, rage envers les chasseurs, rage envers lui-même. David se mord les doigts jusqu’au sang pour s’empêcher de pleurer chaque nuit, pour s’empêcher d’y penser, pour s’empêcher de croire qu’il n’est pas le coupable principal.
Tout ce qu’on lui dit pour le rassurer, pour lui prouver qu’il n’y pouvait rien, pour lui montrer qu’il ira bien tout seul ; ce ne sont que des mensonges. David connaît très bien la vérité hideuse qui se cache derrière tout cela.

Il est aussi fautif que ce chasseur.

*

(Il n’a jamais rendu les livres à la bibliothèque…)

*

Bientôt, David décide enfin de prendre son envol.
Toujours un peu cassé, toujours les joues qui ont du mal à sécher, toujours les cauchemars et les pensées étranges derrière la tête. Mais ça va un peu mieux. Assez mieux pour prendre ses affaires et élire domicile à Danvers – une ville dont le nom est souvent revenu dans les conversations des sorcières qu’il côtoyait.
Un petit appartement pas cher. La reprise de ses études. Et puis, après un tour chez un psychologue (vers qui il n’est jamais retourné – par honte ? par déni peut-être ?), il a décidé d’adopter un chien.
Pour combler sa solitude. Pour combler l’énorme trou laissé dans son cœur. Pour avoir quelqu’un a qui parler les soirs qui se font durs. Pour essayer d’avoir au moins un ami dans cette vie idiote.

Et puis, entre deux, il se change les idées avec deux ou trois verres d’alcool.

*

David a bien grandi.
Ses démons aussi.
Lorsqu’il y pense, il a l’impression de ne pas avoir changé du tout. C’est idiot. Il est idiot.

Mais il arrive quand même à sourire, à rire, à faire semblant. Il le fait si bien qu’il arrive à se tromper lui-même. Même si les nuits à pleurer jusqu’à ce que le sommeil l’emporte, même si les nuits à tenter vainement de rentrer la clé dans la serrure avec un taux d’alcoolémie trop élevé, même si les nuits à juste remercier son chien d’exister sont toujours là et bien présentes.
David fait juste comme si ce n’était pas vrai.

*

Ce n’est pas grave.
Tout ira bien.

pot-pourri ✗ d’un simple contact de la main, David peut retirer toute molécule d’eau de n’importe quel être vivant ou non – plante, fruit, liquide aqueux ; tout y passe. Assez bénéfique pour David qui n’aime les fruits que lorsqu’ils sont séchés – des économies en perspective. Cependant, ce don fonctionne également sur les êtes humains ou sur les animaux… alors, depuis qu’il tente de maîtriser parfaitement celui-ci, il a pris l’habitude de porter des gants, afin d’éviter d’assassiner la première bestiole qui passe, sans le vouloir.
quatre dimensions ✗ il suffit qu’une ligne d’eau relie n’importe qui à David pour que celui-ci soit capable de le localiser, peu importe où cette personne se trouve. En théorie, ce don n’a pas l’air très utile ; mais imaginez une route mouillée par la pluie et tout devient plus clair. D’un simple contact sur la chaussée et David sera capable de connaître le nombre exact de personnes qui se trouvent autour de lui, dans un périmètre plus ou moins grand qui dépend de l’épaisseur de la couche d’eau se trouvant au sol.
compagnon de route ✗ un labrador âgé de trois ans (sobrement nommé Soleil en référence à la couleur de son pelage), avec qui David a longtemps hésité pour se lier avec – comme si ça pouvait changer leur lien de meilleur ami (même si ça n’a fait que le renforcer). David est toujours assez réticent à l’idée de s’aider de son chien pour sa magie (pour lui, c’est comme s’il ne faisait rien d’autre que de « l’utiliser »), même si Soleil ne semble jamais en désaccord avec son maître. David est juste quelqu'un qui réfléchit un peu trop.

même si David se retrouve en larmes devant quelqu’un, il affirmera toujours que tout va bien ✗ d’ailleurs, depuis très jeune, il peut pleurer pour tout et rien sans aucune raison ; et ça ne s’est pas arrangé avec le temps ✗ il ne sait pas pourquoi il a la manie de nier pourquoi il va mal et au fond, c’est ce qui le tue le plus ✗  il fait des études de langue afin d’espérer être traducteur plus tard ✗ en attendant, il traduit quelques poèmes durant son temps libre ✗ du fait qu’il ne s’est jamais réellement entraîner à maîtriser parfaitement ses pouvoirs, David souffre d’effets secondaires lorsqu’il se force trop ✗ parfois, c’est une déshydratation subite ; d’autres fois, il se retrouve avec les poumons qui se remplissent d’eau ✗ dans ce cas-là, il n’a pas d’autres choix ; c’est direction l’hôpital ✗ ses dons sont souvent déclenchés par ses émotions ✗ et David est particulièrement émotif ✗ il n’est pas rare de retrouver le sol de son appartement trempé après une nuit compliquée ✗ bien que la raison principale pour laquelle il porte des gants est pour empêcher l’un de ses dons de s’activer par mégarde, c’est également pour dissimuler les blessures qu’il s’inflige lorsque ça va mal ✗ il ne comprend pas vraiment pourquoi il fait ça, d’ailleurs ✗ il ne se comprend pas vraiment en général, de toute manière ✗ il semble être en conflit avec lui-même, comme s’il se trouvait trop idiot pour que qui que ce soit puisse l’apprécier ; mais en même temps, il souhaiterait que quelqu’un l’apprécie ✗ il regrette de s’être autant isolé durant ses jeunes années ✗ il ne peut s’empêcher de se détester, au point de penser que chaque compliment qu’on lui fait est un mensonge ✗ mais il oublie tout cela en buvant quelques verres d’alcool.

bonjour moi c’est tau ou Emile et je ne sais pas du tout me présenter ! je m’étais promis de ne plus m’inscrire sur un forum avant d’avoir repris ma vie en main mais je suppose que j’ai besoin d’écrire un peu pour m’aider. et puis, j’adore jouer des sorcier.e.s donc forcément j’étais obligé jpp
(d'ailleurs je me suis permis d'ajouter un bloc "trivia" au cas-où il y a certaines choses que je n'arriverai pas à caser dans l'histoire, mais qui restent "importantes" à savoir... je l'enlèverai si je n'en ai pas l'utilité au final, mais j'espère que ça ne dérangera pas !!)

Tu es désormais validé(e) et apte à parcourir librement les terres de Witch Hunt !
Quel background, wow ._. y en a qui resteraient sous leur couette pour moins que ça ;)

Pour bien démarrer cette nouvelle aventure, nous te conseillons de jeter un œil du côté de la gestion du personnage, où tu pourras recenser tes rps et tes liens. Si tu as dans ton histoire un personnage jouable que tu aimerais voir incarné sur le forum, n'hésite pas à le proposer dans les prédéfinis ou les pré-liens
N'hésite pas à remplir ton profil et à le personnaliser, pour plus de facilité !

Tu es maintenant libre de te promener dans les rues de Danvers.
Bon jeu !